Signature d’un contrat commercial: les erreurs à éviter

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Table des matières

La signature d’un contrat commercial constitue une étape cruciale dans la vie d’une entreprise. Qu’il s’agisse de conclure un accord avec un client, un fournisseur, un sous-traitant ou un partenaire stratégique, chaque contrat engage juridiquement les parties et détermine les règles du jeu de la relation commerciale. Pourtant, de nombreuses entreprises – y compris les plus aguerries – commettent encore des erreurs qui peuvent fragiliser la validité du contrat, limiter leur marge de manœuvre, ou même les exposer à des litiges coûteux.

Manque de préparation, clauses mal rédigées, absence de vérifications essentielles, méconnaissance des conséquences juridiques de la signature… Autant d’imprudences à éviter pour sécuriser vos engagements.

Dans cet article, nous vous présentons les erreurs les plus fréquentes à ne pas commettre avant, pendant et après la signature d’un contrat commercial, avec à la clé des conseils pratiques pour protéger vos intérêts et pérenniser vos relations d’affaires.

I.La signature d’un contrat commercial: les erreurs à éviter avant la signature

Avant la signature d’un contrat commercial avec un client, un fournisseur, un sous-traitant, il est essentiel de prendre certaines précautions, afin d’éviter certaines erreurs qui pourraient être préjudiciables pour la croissance de votre entreprise.

Erreur n°1: Ne pas Connaître la définition du contrat commercial

Avant de vous engager et de signer un contrat commercial, il est primordial de comprendre la teneur de votre engagement. A cet effet, la première erreur à éviter est de méconnaître la définition du contrat commercial.

Vous devez vous demander : qu’est-ce qu’un contrat commercial ?

Selon l’article 1101 du Code civil, le contrat est défini comme : « un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destinées à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations ».

Dès lors, un contrat peut être qualifié de commercial lorsque son objet est commercial ou lorsqu’il est conclu par un commerçant. Les contrats commerciaux permettent essentiellement d’encadrer les relations commerciales entre les différentes parties prenantes, afin notamment d’éviter tout risque juridique, dont les litiges commerciaux.

Erreur n°2: Ne pas être capable d’identifier les différents types de contrats commerciaux

Avant la signature d’un contrat commercial, vous devez également être capable d’identifier les principaux types de contrats commerciaux.

Dès lors, la seconde erreur à éviter lorsque vous devez signer un contrat commercial c’est de ne pas être capable d’identifier les différents types de contrats commerciaux.

👉 Dans cet article, nous allons citer les principaux types de contrats commerciaux qui sont généralement conclus par des entrepreneurs.

-Le contrat de vente : C’est un contrat conclu entre un vendeur et un acheteur qui a pour objet la vente d’un bien (produit ou marchandise). Il se matérialise par le transfert de propriété dudit bien du vendeur à l’acheteur, en échange d’un prix convenu.

-Le contrat de bail commercial : C’est un contrat conclu entre le propriétaire d’un local commercial et un commerçant ou artisan. Il permet à ces derniers de louer un local pour l’exercice de leur activité professionnelle, leur offrant certaines prérogatives, dont le droit au renouvellement du bail commercial.

-Le contrat d’agent commercial : Ce contrat lie un mandant à un agent commercial chargé de négocier et éventuellement de conclure des ventes au nom et pour le compte du mandant. Ce contrat précise notamment les missions de l’agent, sa rémunération et les conditions de la collaboration.

-Le contrat de franchise : C’est un contrat entre une entreprise (le franchiseur), qui concède à une autre entreprise (le franchisé), le droit d’exploiter sa marque, son savoir-faire et ses produits ou services, en contrepartie d’une rémunération.

-Le contrat de sous-traitance : C’est le contrat par lequel une entreprise (le donneur d’ordre) confie à une autre entreprise (le sous-traitant), la réalisation d’une partie de ses obligations contractuelles, souvent pour des raisons de spécialisation ou de capacité.

-Le contrat d’apporteur d’affaires : Ce contrat est conclu entre une entreprise et un apporteur d’affaires (personne physique ou morale) qui s’engage à mettre en relation des clients potentiels avec ladite entreprise, en échange d’une commission sur les affaires conclues grâce à cette mise en relation.

-Le contrat de prestation de services : Ce contrat est conclu entre un prestataire de services et un client. Il définit les conditions dans lesquelles le prestataire s’engage à fournir un service spécifique au client, en contrepartie d’une rémunération.

Erreur n°3: Ne pas Respecter la forme du contrat

La troisième erreur à éviter avant la signature d’un contrat commercial, c’est de ne pas respecter la forme du contrat telle qu’elle est prescrite par la loi.

Selon l’article 1109 du Code Civil, il existe 3 sortes de contrat:

-Le contrat est consensuel lorsqu’il se forme par le seul échange des consentements quel qu’en soit le mode d’expression.

-Le contrat est solennel lorsque sa validité est subordonnée à des formes déterminées par la loi.

Le contrat est réel lorsque sa formation est subordonnée à la remise d’une chose.

👉 Le contrat commercial est un contrat consensuel qui se forme par le seul échange de volonté. Ce qui signifie en pratique que vous pouvez signer un contrat commercial soit verbalement soit par écrit.

Cependant, il faudrait noter que la loi exige un contrat écrit dans certains cas, par exemple:

  • le contrat de vente d’un bien immobilier
  • le contrat d’assurance
  • le contrat de bail d’habitation
  • la cession de brevet d’invention (article L613-8 du Code de la propriété intellectuelle)
  • la cession de contrat (article 1216 alinéa 3 du Code civil)
  • la cession de créance (article 1322 du Code civil)

👉 De plus, nous vous recommandons dans le cadre de vos transactions commerciales avec vos clients et vos fournisseurs de privilégier des contrats écrits afin de protéger au mieux vos intérêts. A ce titre, nous vous invitons à lire notre article sur l’importance du contrat écrit, ici.

Erreur n°4: Ne pas être capable d’identifier les conditions de validité du contrat

L’autre erreur à éviter avant la signature d’un contrat commercial est de ne pas être capable d’identifier les conditions de validité du contrat.

👉 Pour rappel, selon l’article 1128 du Code Civil, un contrat commercial est valable s’il remplit les 3 conditions principales suivantes :

Consentement des parties : Chaque partie doit consentir librement à la formation du contrat, sans que ce consentement ne soit entaché d’un vice tel que l’erreur, le dol ou la violence.

Capacité de contracter : Les parties doivent avoir la capacité juridique de conclure un contrat, c’est-à-dire ne pas être frappées d’incapacité légale.

Contenu licite et certain : L’objet du contrat doit être licite, certain et clairement défini.

Erreur n°5: Ne pas Adapter le contrat à la situation des parties

Avant la signature d’un contrat commercial, il conviendrait aussi de vérifier l’adaptation de ce contrat à la situation des parties. En effet, la phase de rédaction d’un contrat est primordial.

👉 Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

En pratique, cela signifie que les clauses du contrat doivent être adaptées à l’activité de chaque partie. En effet, il faut tenir compte des spécificités de chaque entreprise, des attentes de chaque partie, et des risques juridiques potentiels. Dès lors, il faudrait donc éviter d’avoir des clauses trop générales ou trop restrictives et de privilégier des clauses rédigées sur mesure.

Erreur n°6: Ne pas respecter les règles de rédaction d’un contrat commercial

La sixième erreur, comme la cinquième fait aussi référence à la nécessité de soigner la rédaction de son contrat commercial. En effet, avant la signature d’un contrat commercial, il faudrait éviter de commettre des erreurs lors de la rédaction de ce contrat. 

👉 Autrement dit, nous vous recommandons de respecter les principales règles qui encadrent la rédaction d’un contrat commercial. En effet, il conviendrait de noter que pour rédiger un contrat commercial en droit français sans commettre d’erreurs, il est essentiel de suivre certaines étapes et de respecter des principes fondamentaux.

Règle n°1 – Identification des parties : Lors de la rédaction de votre contrat commercial, vous devez indiquer clairement les informations relatives à chaque partie prenante (ex : vendeur et client), telles que la dénomination sociale, la forme juridique, le capital social, l’adresse du siège social et l’identité des représentants légaux.

Règle n°2 – Définition précise de l’objet du contrat : Dans votre contrat commercial, il faudrait décrire avec exactitude les prestations ou les produits concernés par le contrat, en précisant la nature, l’étendue et les spécificités des obligations de chaque partie.

Règle n°3- Détermination de la durée du contrat : Spécifiez si le contrat est conclu pour une durée déterminée ou indéterminée, et les conditions de renouvellement ou de résiliation.

Règle n°4 – Fixation des conditions financières : Votre contrat commercial doit aussi détailler le prix convenu, les modalités de paiement, les échéances, ainsi que les éventuelles pénalités en cas de retard de paiement.

Règle n°5 – Précision sur les modalités d’exécution : Surtout s’il s’agit d’un contrat de prestations de services, il faudrait établir un calendrier précis des prestations, en indiquant les délais, les étapes clés et les responsabilités respectives des parties.

Règle n°6 – Obligations et responsabilités des parties : Dans votre contrat commercial, n’oubliez pas d’énoncer clairement les engagements de chaque partie, y compris les garanties offertes, les obligations de confidentialité et les clauses de non-concurrence éventuelles.

Règle n°7 – Modalités de résiliation : Il conviendrait aussi de préciser les conditions dans lesquelles votre contrat commercial peut être résilié, les préavis requis et les conséquences éventuelles pour les parties, par exemple pour le vendeur et le client.

Règle n°8 – Clauses spécifiques : Lors de la rédaction de votre contrat commercial, il faudrait aussi intégrer des clauses adaptées à la nature du contrat, telles que les conditions de sous-traitance, les modalités de transfert de propriété intellectuelle ou les obligations de non-sollicitation.

Règle n°9 – Gestion des litiges : Enfin, en rédigeant votre contrat commercial, et avant de le signer, n’oubliez pas de prévoir les modalités de résolution des litiges, y compris les procédures de médiation ou d’arbitrage envisageables. Sachant que vous avez la possibilité d’inclure une clause déterminant le tribunal compétent lorsque l’autre partie est un professionnel comme vous.

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Erreur n°7: Ne pas vérifier la conformité de votre contrat commercial

Avant la signature d’un contrat commercial, vous devez aussi vérifier que ce contrat est bien rédigé, respectant les standards juridiques. En effet, le respect des règles « rédactionnelles » ci-dessus ne suffit pas, encore faudrait-il s’assurer que ce contrat est conforme à la législation en vigueur et aux standards juridiques en matière contractuelles.

Aussi, nous vous recommandons, surtout lorsque vous utilisez un modèle de contrat commercial, d’éviter certaines erreurs courantes :

Le manque de clarté et de précision : Une rédaction vague ou ambiguë peut entraîner des malentendus et des litiges.

L’omission de clauses essentielles : Négliger d’inclure des clauses fondamentales peut compromettre la protection des parties et la prévention des conflits.

L’inexactitude des informations : Des informations incorrectes concernant l’identité des parties ou d’autres éléments clés peuvent entraîner la nullité du contrat.

L’utilisation de termes ambigus : Évitez les termes susceptibles d’interprétations multiples.

II.La signature d’un contrat commercial : les erreurs à éviter au moment la signature

Une fois que vous avez pris des précautions avant la signature du contrat, c’est-à-dire de la phase de négociation à la phase de rédaction du contrat commercial ; il conviendrait à présent de procéder à un certain nombre de vérifications lors de la signature effective de votre contrat commercial.

Il s’agit alors de la phase de relecture de votre contrat. En effet, une relecture minutieuse de votre contrat est indispensable avant d’apposer votre signature. Une phase délicate et cruciale qui doit intervenir dans toutes les circonstances : aussi bien lorsque c’est vous qui avez rédigé le contrat, que lorsque le contenu a été imposé par votre cocontractant.

Erreur N°8: Ne pas relire le contrat commercial et oublier de vérifier la présence de clauses obligatoires dans votre contrat commercial

En droit français, la loi ne détermine pas de manière claire et exhaustive le contenu d’un contrat commercial. Cependant, on peut noter qu’il existe 2 catégories de clauses qui doivent nécessairement être insérées dans votre contrat commercial :

D’une part les clauses substantielles qui garantissent la validité de votre contrat. A ce titre, on peut par exemple citer les clauses relatives au consentement des parties et à l’objet du contrat commercial.

D’autre part, les clauses essentielles qui, même si elles ne résultent pas d’une obligation légale, permettent de garantir la clarté du contrat et surtout de protéger les intérêts des parties afin d’éviter tout éventuel litige.

L’absence des clauses précitées pouvant entraîner des litiges ou des interprétations divergentes, nous vous invitons, lors de la signature d’un contrat commercial, de vérifier la présence des telles clauses, dont les suivantes.

Clause obligatoire n°1 – Identification des parties :  Comme indiqué ci-dessus, il est crucial de mentionner les informations complètes de chaque partie, telles que la dénomination sociale, la forme juridique (par exemple, SARL, SAS), le numéro SIREN, l’adresse du siège social, et les coordonnées de contact.

Clause obligatoire n°2 – Objet du contrat : Nous vous rappelons que cette clause décrit précisément la nature des biens ou services échangés, ainsi que les obligations respectives des parties. Elle permet surtout de vérifier que le contrat est licite et ne porte pas sur un objet illicite qui serait contraire à l’ordre public.

Clause obligatoire n°3 – Conditions financières : Il s’agit alors de vérifier que le contrat que vous devez signer avec un partenaire commercial précise clairement les modalités de paiement, les prix, les éventuelles réductions, les délais de paiement, et les conditions de facturation.

Clause obligatoire n°4 – Durée du contrat : Avant la signature d’un contrat commercial, il conviendrait également de contrôler : la durée de validité du contrat commercial (durée déterminée ou indéterminée) ; ainsi que les conditions de renouvellement ou de résiliation.

Clause obligatoire n°5 – Clauses de confidentialité : Pour éviter tout litige, assurez-vous également de protéger les informations sensibles échangées entre vous et votre client ou partenaire commercial.

Clause obligatoire n°6 – Clauses de règlement des litiges : Avant la signature d’un contrat commercial, vous devez aussi vérifier que ce contrat comporte les modalités de résolution des différends, telles que la médiation, l’arbitrage ou la compétence juridictionnelle. Il peut notamment s’agir d’une clause compromissoire qui engage les parties à soumettre à l’arbitrage les éventuels futurs litiges survenant dans le cadre de l’exécution du contrat.

Erreur N°9: Ne pas comprendre la définition des clauses facultatives dans votre contrat commercial

Avant la signature d’un contrat commercial, vous devez aussi comprendre les termes de certaines clauses qui sont facultatives, car pas obligatoires, mais qui sont généralement sensibles. Parmi les clauses facultatives à contrôler avant la signature d’un contrat commercial, il y a :

Clause facultative n°1 – Clause d’exclusivité : Il conviendrait de noter que cette clause interdit aux parties d’avoir des relations commerciales avec un tiers, notamment un concurrent ou tout autre partenaire commercial. Par exemple votre client ne pourrait pas faire appel à un autre prestataire autre que vous en cas de présence d’une clause d’exclusivité. Ce qui pourrait présenter des avantages ou des inconvénients qu’il faudrait vérifier avant de signer.

 Clause facultative n°2 – Clause de non-concurrence : Avant la signature d’un contrat commercial, vous devez aussi vérifier s’il comporte une clause de non-concurrence. Sachant que cette clause peut être utile car elle interdit à une partie d’exercer une activité concurrente pendant une certaine période après la fin du contrat. 

Clause facultative n°3 – Clauses de force majeure : Pour limiter au mieux votre responsabilité contractuelle, il est recommandé de signer un contrat qui comporte une clause de force majeure. Cette clause est importante car elle définit en amont les circonstances exceptionnelles dans lesquelles les parties peuvent être exonérées de leurs obligations contractuelles. 

Clause facultative n°4 – Clause de renégociation : Lorsque vous relisez votre contrat commercial, il faudrait vérifier qu’il comporte une clause de renégociation. Si tel est le cas avant de le signer, il faudrait noter que cette clause définit les conditions et les seuils de déclenchement de la renégociation de votre contrat, notamment en cas de fluctuations significatives des coûts de production.

Erreur n°10: Méconnaître les effets de la signature d’un contrat commercial

Après avoir relu minutieusement votre contrat et identifier les principales clauses, il faudrait à présent comprendre les enjeux effectifs de votre engagement : jusqu’où êtes-vous engagés lorsque vous signez un contrat commercial ?

Voici une question primordiale que tous les entrepreneurs doivent se poser avant d’apposer leur signature sur un contrat commercial ?

👉 Vous devez noter que la signature d’un contrat commercial entraîne plusieurs effets juridiques importants :

Effet n°1 – Formation du contrat : La signature manifeste l’accord des parties sur les termes du contrat, rendant celui-ci juridiquement contraignant pour chaque partie.

Effet n°2 – Obligations des parties : Dès que vous signer un contrat commercial, vous êtes tenus de respecter les engagements stipulés dans ce contrat. Sachant que le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions, telles que des dommages et intérêts ou la résiliation du contrat.

Effet n°3 – Force obligatoire du contrat : Une fois signé, le contrat commercial a force obligatoire, ce qui signifie qu’il est « la loi des parties ». En pratique, ni vous, ni votre cocontractant ne pourront le modifier ou y mettre fin unilatéralement, sauf disposition contraire prévue dans le contrat ou accord entre les parties.

Effet n°4 – Transfert de propriété des biens : Cet effet concerne spécifiquement les contrats de vente qui suppose un transfert de propriété du bien du bien du vendeur au profit de l’acheteur.

Effet n°5 – Opposabilité aux tiers : Cet effet signifie que le contrat peut être opposable aux tiers. Cependant, il ne concerne que certains types de clauses, notamment les clauses sur la propriété intellectuelle ou relatives à la clause de non-concurrence.

D’une manière générale, il est donc essentiel de bien comprendre les implications juridiques de la signature d’un contrat commercial et de veiller à ce que toutes les informations précontractuelles aient été communiquées de manière claire et compréhensible, conformément aux obligations légales en vigueur.

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III.La signature d’un contrat commercial : les erreurs à éviter après la signature

Après la signature d’un contrat commercial, il conviendrait de tenir compte des principaux risques qui peuvent menacer la pérennité de votre contrat. Dès lors, nous vous recommandons d’éviter certaines erreurs qui pourraient être préjudiciable pour votre entreprise.

Erreur N°11: Ne pas être conscient que le contrat peut être annulé pour vices du consentement

Après la signature d’un contrat commercial, vous devez d’abord être conscient que ce contrat peut être annulé pour vices du consentement. En effet, pour garantir la validité d’un contrat commercial, il est essentiel de s’assurer que le consentement des parties est libre et éclairé. Le Code civil français (Articles 1130 à 1144) identifie trois principaux vices du consentement susceptibles d’entraîner la nullité relative d’un contrat.

Vice du consentement n°1 : L’erreur 

L’erreur consiste en une perception inexacte de la réalité lors de la formation du contrat. Pour être considérée comme un vice du consentement, l’erreur doit porter sur les qualités essentielles de la prestation ou sur celles du cocontractant, et être déterminante dans le consentement de la partie concernée. Selon l’article 1132 du Code civil: L’erreur de droit ou de fait, à moins qu’elle ne soit inexcusable, est une cause de nullité du contrat lorsqu’elle porte sur les qualités essentielles de la prestation due ou sur celles du cocontractant.”

Par exemple une personne peut demander la nullité d’un contrat si elle estime que le tableau qu’elle a acheté n’est pas un tableau de maître mais une contrefaçon.

Vice du consentement n°2 : Le dol 

Le dol se manifeste par des manœuvres frauduleuses ou des mensonges utilisés par l’une des parties pour induire l’autre en erreur et l’amener à contracter. Selon l’article 1137 du Code civil :  « Le dol est le fait pour un contractant d’obtenir le consentement de l’autre par des manœuvres ou des mensongesConstitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l’un des contractants d’une information dont il sait le caractère déterminant pour l’autre partie. »  

Par exemple, une personne peut demander la nullité d’un contrat de vente d’une voiture, si elle estime que le vendeur a usé de manœuvres dolosives (mensonges) pour lui faire croire que la voiture est en bon état, alors qu’il n’en est rien.

Vice du consentement n°3 :  La violence 

La violence implique une contrainte exercée sur une partie, la poussant à contracter sous la menace d’un mal considérable affectant sa personne, sa fortune ou celles de ses proches. Selon l’article 1140 du Code civil : « Il y a violence lorsqu’une partie s’engage sous la pression d’une contrainte qui lui inspire la crainte d’exposer sa personne, sa fortune ou celles de ses proches à un mal considérable ». 

L’article 1143 du Code Civil ajoute : « Il y a également violence lorsqu’une partie, abusant de l’état de dépendance dans lequel se trouve son cocontractant à son égard, obtient de lui un engagement qu’il n’aurait pas souscrit en l’absence d’une telle contrainte et en tire un avantage manifestement excessif. » 

Par exemple, le contrat de vente d’un bien immobilier conclu par une personne âgée pourrait être annulé s’il est prouvé que ce contrat a été conclu sous la contrainte ou sous l’effet d’un chantage.

En veillant à l’absence de ces vices lors de la formation d’un contrat commercial, les parties s’assurent de la validité juridique de leur engagement et préviennent d’éventuels litiges ultérieurs. 

Erreur N°12: Manquer de diligence lors de la conclusion du contrat commercial

L’autre risque juridique qui menace la pérennité de votre contrat commercial après sa signature est l’erreur inexcusable qui résulte d’une négligence grave de la part de celui qui l’invoque. Autrement dit, si une personne, en faisant preuve d’une diligence minimale, aurait pu éviter cette erreur, celle-ci sera qualifiée d’inexcusable et ne pourra pas être retenue pour annuler le contrat. 

L’article 1132 du Code civil dispose que : “L’erreur de droit ou de fait, à moins qu’elle ne soit inexcusable, est une cause de nullité du contrat lorsqu’elle porte sur les qualités essentielles de la prestation due ou sur celles du cocontractant.”

Les juges ont d’ailleurs précisé les contours de l’erreur inexcusable, notamment dans un arrêt du 9 avril 2015 dans lequel il a été jugé que la qualité de professionnel de l’acheteur ne rend pas automatiquement son erreur inexcusable, surtout si cette erreur a été induite par des informations erronées fournies par un autre professionnel doté de compétences particulières. (Cour de cassation, Chambre civile 1, 9 avril 2015, 13-24.772)

À l’inverse, dans un arrêt du 21 février 2001, les juges ont estimé qu’un acquéreur professionnel ne pouvait invoquer une erreur excusable s’il n’avait pas effectué des vérifications élémentaires qui lui auraient permis de découvrir la situation réelle de l’objet du contrat (Cour de cassation Chambre civile 3, du 21 février 2001, 98-20.817).

👉 En résumé, il faudrait retenir que dans un contrat commercial, pour éviter qu’une erreur soit qualifiée d’inexcusable, il est recommandé de :

  • Procéder à des vérifications diligentes avant la conclusion du contrat.
  • Se renseigner de manière approfondie sur les éléments déterminants du contrat.
  • Ne pas se fier aveuglément aux informations fournies par l’autre partie, surtout si elles peuvent être vérifiées facilement. 

Erreur N°13: Ne pas tenir compte des risques juridiques liés à un contrat défectueux

Après la signature d’un contrat commercial avec un client ou un partenaire commercial, vous devez aussi tenir compte des conséquences liées à la conclusion d’un contrat défectueux.

👉 Qu’est-ce qu’un contrat défectueux ?

La notion de contrat défectueux en droit français fait référence aux situations où un contrat présente un vice pouvant affecter sa validité ou son exécution. En effet, un contrat est considéré comme défectueux lorsqu’il ne respecte pas certaines conditions légales citées ci-dessus, dont :

-l’absence de consentement

– le non-respect de la capacité juridique,

– un objet illicite ou incertain,

– le non-respect de la forme du contrat (dans certains cas).

👉 En pratique, les conséquences d’un contrat défectueux sont :

  • La Nullité absolue : Si le contrat viole une règle fondamentale d’ordre public (ex. : objet illicite).
  • La Nullité relative : Si le vice affecte uniquement l’intérêt d’une partie (ex. : erreur sur l’objet du contrat).
  • La Révision du contrat : Un juge peut modifier certaines clauses pour rétablir un équilibre.
  • L’Indemnisation : Une partie lésée peut demander des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi.

En conclusion, la notion de contrat défectueux vise à protéger les parties contractantes et garantir l’équilibre des engagements. Elle permet d’éviter les abus et d’assurer la sécurité juridique des transactions.

Erreur N°14: Ne pas tenir compte des conséquences de la rupture abusive d’un contrat commercial

Enfin, après la signature d’un contrat commercial, vous devez aussi tenir compte des conséquences néfastes de l’éventuelle rupture abusive de ce contrat.

En effet, en droit français, la rupture abusive d’un contrat commercial peut entraîner des conséquences juridiques significatives. Pour éviter de commettre une telle erreur, il est essentiel de respecter certaines obligations légales et contractuelles.

Respecter le préavis de résiliation

Il s’agit ici d’éviter la rupture abusive d’un contrat commercial par une des parties. Effectivement, lorsqu’un contrat est conclu, une partie ne peut y mettre fin brutalement sans préavis. La durée du préavis doit être suffisante pour permettre à l’autre partie de s’adapter à la cessation de la relation. A ce titre, les jugent précisent que la faculté de résiliation sans préavis n’est admise qu’en cas de force majeure ou d’inexécution des obligations par la partie subissant la rupture. 

Éviter la rupture brutale des relations commerciales établies 

Le Code de commerce, à l’article L. 442-1, I, 2°, sanctionne le fait de rompre brutalement une relation commerciale établie, même en l’absence de contrat écrit. Il est donc crucial de prévoir un préavis suffisant et de justifier la rupture par des motifs légitimes. A ce titre, la Cour de cassation a rappelé que la rupture brutale de la relation commerciale peut être sanctionnée si elle a un objet ou des effets anticoncurrentiels. 

Respecter les clauses contractuelles

 L’autre point qu’il faut absolument contrôler, c’est le respect de clauses contractuelles qui prévoient des conditions spécifiques de résiliation, telles que la durée du préavis ou les motifs légitimes de rupture. En effet, il est impératif de respecter ces stipulations pour éviter une rupture abusive. Par exemple, un contrat peut stipuler qu’il peut être mis fin à tout moment par l’une ou l’autre des parties, moyennant un préavis de 4 mois notifié par lettre recommandée. 

Par conséquent, pour éviter une rupture abusive d’un contrat commercial, il est essentiel de respecter les préavis légaux ou contractuels, de justifier la rupture par des motifs légitimes, et de se conformer aux clauses prévues dans le contrat. Une attention particulière doit être portée aux obligations d’information, notamment dans les contrats à tacite reconduction.

Conclusion

En conclusion, quelles sont les erreurs à éviter lors de la signature d’un contrat?

Lors de la signature d’un contrat commercial, il est crucial d’éviter certaines erreurs pour assurer la validité et l’efficacité de l’accord. Voici les principales erreurs à éviter :

  1. Identification imprécise des parties : Assurez-vous que chaque partie est clairement identifiée avec son nom complet, son adresse et sa forme juridique. Une identification incorrecte peut entraîner des complications juridiques.
  2. Omission de clauses essentielles : Intégrez toutes les clauses nécessaires, telles que les obligations respectives, le prix, les modalités de paiement, la durée du contrat, les conditions de résiliation, les garanties et les assurances. L’absence de ces éléments peut créer des zones d’ombre et des litiges potentiels.
  3. Utilisation d’un langage ambigu : Rédigez le contrat avec des termes clairs et précis pour éviter toute interprétation divergente. Un langage flou peut mener à des malentendus entre les parties.
  4. Non-respect des obligations d’information précontractuelle : Conformément à l’article L. 111-1 du Code de la consommation, le professionnel doit fournir au consommateur des informations claires et compréhensibles sur les caractéristiques essentielles du bien ou du service, le prix, les délais de livraison ou d’exécution, et d’autres aspects pertinents. Le manquement à cette obligation peut entraîner des sanctions.
  5. Absence de clauses de révision ou d’adaptation : Prévoyez des mécanismes pour ajuster le contrat en cas de changements significatifs, tels que des variations de coûts ou des circonstances imprévues. Cela permet de maintenir l’équilibre contractuel face aux évolutions possibles.
  6. Négligence des aspects juridiques et réglementaires : Assurez-vous que le contrat respecte les lois et réglementations en vigueur. Une non-conformité peut entraîner la nullité du contrat ou des sanctions juridiques.
  7. Absence de sanctions en cas de non-respect des obligations : Prévoyez des pénalités ou des recours en cas de manquement aux obligations contractuelles. Cela incite les parties à respecter leurs engagements et offre une protection en cas de défaillance.
  8. Omission de la clause de confidentialité : Si des informations sensibles sont partagées, incluez une clause de confidentialité pour protéger ces données et prévenir leur divulgation non autorisée.
  9. Absence de relecture par un professionnel : Faites relire le contrat par un avocat ou un juriste pour identifier d’éventuelles lacunes ou erreurs et assurer sa conformité juridique.

👉 En évitant ces erreurs, vous sécurisez vos relations commerciales et minimisez les risques de litiges futurs.

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